Chardon, Pierre (1892-1919)

Né à Châteauroux (Indre) le 3 novembre 1892, Pierre Chardon était comptable et un fervent propagandiste libertaire individualiste.

Issu d’une famille ouvrière, il commença à travailler jeune après avoir obtenu son brevet élémentaire. Au début des années 1910, il s’engagea activement à la Bourse du travail de Châteauroux, où il devint un propagandiste anarchiste individualiste tout en s’impliquant dans le syndicalisme. En 1913, il était l'un des animateurs des jeunesses syndicalistes locales.

En août 1914, il ne se présenta pas à la commission de réforme et fut incorporé d’office, mais il fut réformé seulement vingt jours plus tard pour « faible constitution ». Antimilitariste convaincu, Chardon s’opposa aux anarchistes qui soutenaient l'union sacrée. En 1915, il publia la brochure Les anarchistes et la guerre, et en 1916, il entreprit une tournée de conférences contre la guerre dans plusieurs villes, dont Tours, Bourges, Châteauroux et Châtellerault.

Chardon mit en place une petite imprimerie clandestine chez lui à Déols, où il imprima plusieurs tracts et brochures, parmi lesquels La Guerre (août 1916) et un numéro unique de Le Semeur (juin 1916), prétendument imprimé à Genève. Ce dernier comprenait des contributions d’Eugène Bizeau (qui y fit un poème à la gloire de Paul Savigny, un instituteur fusillé pour désertion), du typographe Bonneau et du graveur Louis Moreau. Chardon collabora également aux journaux Ce Qu’il faut Dire de Sébastien Faure et Par delà la mêlée, qui changea de lieu de publication entre Orléans (1916-1917) et Déols (1917-1918). Après l’arrestation d’E. Armand en janvier 1918, il prit la direction du journal La Mêlée (Déols, mars 1918 - juin 1919, puis à Paris jusqu’en février 1920).

Lors du procès d’Armand, auquel il assista à Grenoble, Chardon contracta une grave bronchite dont il ne se remit pas. De retour à Déols en avril 1919 après une convalescence dans le sud, il perdit sa compagne peu avant de décéder le 2 mai 1919. Une nécrologie parut dans le numéro 25 de La Mêlée le 1er juin 1919, après quoi l’administration du journal fut reprise par Marcel Sauvage.

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Notice IdRef

Dictionnaire Le Maitron

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