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Chauvin, Jean-René (1918-2011)

  • identifiant

    INSI 0000 0000 5034 6828

  • Description

  • Dates d'existence

    1918-2011
  • Présentation

    Né le 16 juin 1918 à Saint-Amand-Montrond (Cher), mort le 27 février 2011 à Paris. Secrétaire adjoint de la fédération de la Gironde des Jeunesses socialistes, puis militant trotskyste, déporté sous l’Occupation, membre du comité central du Parti communiste internationaliste après la guerre.

    C’est par son père Jean-René-Auguste Chauvin, ouvrier coiffeur puis publiciste, ancien dirigeant du Parti ouvrier français avec Jules Guesde et Paul Lafargue, élu député de la 5e circonscription de Saint-Denis en 1893, devenu militant du Parti d’unité prolétarienne (PUP), que Jean-René Chauvin eut connaissance, très jeune, des premiers rudiments du marxisme et, étant encore lycéen à Bordeaux, adhéra en 1935 aux Jeunesses socialistes. Sa mère exerçait la profession de comptable.
    Élu, en 1936, secrétaire adjoint de la fédération de la Gironde des JS, il sympathisa avec les idées de la Gauche révolutionnaire de Marceau Pivert. À cette époque, il milita également à l’Union fédérale des étudiants et fréquenta les Auberges de la jeunesse. Il se rapprocha finalement du trotskysme et rejoignit la Jeunesse socialiste révolutionnaire et le Parti ouvrier internationaliste en adressant à Pierre Naville une lettre d’adhésion. Il participa, en mai 1937, à la constitution avec Léon Bourie d’une cellule trotskyste à Bordeaux.
    Ses camarades le déléguèrent aux congrès nationaux de la JSR en 1937 et 1938, ainsi qu’au congrès du POI du 14-15 janvier 1939 où il suivit la tendance animée par Jean Rous et Yvan Craipeau favorable à l’entrée au Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert et qui, ayant été mis en minorité par le congrès, quitta le POI et adhéra au PSOP. Devenu secrétaire des JSOP de la Gironde, Chauvin rédigea lors de la déclaration de la guerre un tract qui dénonçait la guerre impérialiste (« cette guerre n’est pas la nôtre ») qui eut pour conséquence son arrestation en septembre 1939.
    Mis en liberté provisoire il fut mobilisé à l’École des élèves officiers d’artillerie de Poitiers, mais rapidement exclu de l’École au vu de son dossier. Condamné entre-temps par le tribunal correctionnel de Bordeaux à deux ans de prison ferme pour « provocation de militaires la désobéissance, propagande d’origine étrangère » et « menées anarchistes », il obtint néanmoins le sursis en appel, en février 1940. Cet épisode judiciaire lui valut cependant d’être désigné d’office comme « volontaire » pour l’expédition de Norvège, puis, finalement, envoyé dans un régiment disciplinaire sur la Somme.
    Démobilisé en octobre 1941 à Agen, il reprit immédiatement son activité dans l’organisation clandestine trotskyste reconstituée à Bordeaux puis à Paris. Il reçut mission d’assurer à plusieurs reprises des liaisons à Clermont-Ferrand et dans le midi. Au retour d’un de ces voyages, en août 1942, il fut arrêté une première fois et réussit à s’évader. Il dut se replier quelque temps à Nantes où il prit part à l’action du groupe local fort actif et se déplaça également à Brest et à Quimper. Requis pour le Service du travail obligatoire, il échappa à cette obligation et revint à Paris où il fut arrêté fortuitement dans une rafle, le 15 février 1943, et livré par la police française à la Gestapo. Il fut déporté successivement à Mauthausen, Auschwitz-Birkenau et Buchenwald.
    Candidat du Parti communiste internationaliste aux élections législatives de 1945 et 1946, membre de son comité central en 1947 et collaborateur du journal La Vérité, il fut exclu du PCI en mars 1948 en raison de son adhésion au Rassemblement démocratique révolutionnaire fondé par Jean-Paul Sartre et David Rousset. Chauvin participa dans les années 1950 au Centre d’action des gauches indépendantes (Comité directeur du CAGI en 1953), animé par Claude Bourdet, puis à l’Union de la gauche socialiste dont il fut élu secrétaire de la Fédération de Paris. Il figura sur la liste du « Cartel des gauches indépendantes » conduite par Charles d’Aragon dans la 3e circonscription de la Seine en juin 1951, puis fut candidat aux législatives de novembre 1958, et obtint 1922 voix (4,73 %).
    Refusant la fusion avec le Parti socialiste autonome qui donna naissance au Parti socialiste unifié, il milita à la Voix communiste que créèrent des oppositionnels du PCF, qui se distingua notamment dans un soutien actif et concret au FLN algérien. Chauvin adhéra finalement au PSU en 1963 et y soutint une tendance de gauche, la tendance « socialiste révolutionnaire » (SR). Il siégeait au bureau de la XVe section parisienne en 1966. Il se fit exclure de ce parti en 1969 pour avoir soutenu publiquement la candidature d’Alain Krivine et condamné celle de Michel Rocard à la présidence de la République et rejoignit alors la Ligue communiste, section française de la Quatrième Internationale.
    Il s’en écarta par la suite mais resta très actif. Il milita notamment en faveur des populations victimes du nationalisme serbe et mena une enquête sur le devenir de Pietro Tresso dit Blasco et de ses trois compagnons (Abram Sadek, Pierre Salini, Jean Reboul) disparus dans un maquis de Haute-Loire.
    Animateur d’un petit bulletin militant, Le Petit coquelicot, il soutint la campagne d’Olivier Besancenot pour les élections présidentielles de 2002 et rejoignit à l’automne la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) avec une douzaine de ses amis. Militant infatigable, Jean-René Chauvin chercha constamment une voie pour concilier les aspirations démocratiques et la radicalité révolutionnaire.

  • Fonctions et activités

    Politicien
  • Militant politique
    Activités politiques
    Militantisme
  • Domaine

    Domaine disciplinaire : SHS6 Mondes anciens et contemporains.

    Sous-domaine disciplinaire : SHS6_1 Histoire.

    Thèmes de recherche : histoire du travail, histoire des sociétés urbaines et des politiques publiques, histoire sociale des conflits, des guerres et des organisations internationales, histoire des migrations et des sociétés coloniales et postcoloniales, histoire sociale des représentations, histoire des mouvements sociaux, de la militance et de la politisation des mondes populaires.

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  • Sources de la notice

  • Relations avec d'autres entités

  • Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Paris ; 1966-...)
  • Le Cente d'histoire sociale des mondes contemporains est collecteur du fonds.

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