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Meillassoux, Claude (1925-2005)

  • identifiant

    ISNI 0000 0000 7451 3889

  • Description

  • Dates d'existence

    1925-2005
  • Présentation

    Né le 26 décembre 1925 à Roubaix (Nord), mort le 2 janvier 2005 à Paris (Seine), anthropologue, directeur de recherche au CNRS, intellectuel marxiste engagé, militant au CAGI, puis membre actif de la revue Analyses et Documents.

    Claude Meillassoux est connu comme figure dominante de l’anthropologie économique d’inspiration marxiste. Poursuivis au long de quarante-cinq ans de recherches dans des domaines très variés, ses travaux composent une œuvre magistrale. Il a fortement influencé nombre de chercheurs, de toutes disciplines, qui reconnaissent en lui une influence centrale sur l’ensemble des sciences sociales. D’un autre côté, ses prises de position et son refus du compromis lui valurent aussi de solides inimitiés, et sa notoriété est plus grande dans le monde qu’en France, où il demeura dans un relatif isolement institutionnel bien qu’il ait reçu la médaille d’argent du CNRS, en 1984.

    Cet itinéraire d’intellectuel engagé fut peut-être un acquis paradoxal de ses années de jeunesse. Né dans une grande famille du textile du Nord, son destin était de travailler dans l’entreprise paternelle. Diplômé de l’Institut national d’études politiques de Paris (section économie) en 1947, il partit compléter sa formation à la Graduate School of Economics, de l’Université de Michigan, où il obtint un Master of Arts (Economics), en 1950. Travaillant avec des experts économiques américains, il apprit à connaître, sur le tas, les pratiques de ce capitalisme triomphant. Il rentra en France en 1953. Rapidement, ne supportant plus ce milieu (qui était encore le sien), et se révoltant en découvrant les répressions et les guerres coloniales françaises, il décida de démissionner et de se donner le temps de revoir sa vie.
    Sans formation politique particulière, il consacra pendant deux ans l’essentiel de son temps à l’action militante. Jugeant le PCF et, a fortiori, la SFIO trop timides, voire compromis dans la politique coloniale, il se rapprocha de militants de gauche sans parti ou minoritaires, et s’engagea bientôt au Centre d’action des gauches indépendantes (CAGI), où il rencontra des intellectuels comme Claude Bourdet, Daniel Guérin, Gilles Martinet ou Pierre Naville mais aussi des militants comme Jean Risacher qu’il seconda à l’animation de la maison d’édition EDI. C’est à leur contact qu’il découvrit, stupéfait (qu’on se souvienne de son éducation et de sa formation…), « une pensée généreuse, intelligente, analytique et non sans humour, et très souvent une description précise de situations présentes, déjà comprises par ces auteurs près d’un siècle auparavant », à la lecture de Marx que ses camarades lui apprirent à lire sans dogmatisme et dans un esprit critique. Durant cette période de chômage volontaire, il s’occupait assidûment du Journal Le Libérateur, puis de Nouvelle Gauche (La nouvelle gauche étant l’héritière du CAGI, avant de se transformer en Union de la Gauche Socialiste, UGS).
    En 1956, il décida de s’investir dans les sciences sociales et suivit le séminaire de Georges Balandier, à la VIe section de l’École pratique des hautes études (EPHE). Ses activités militantes, désormais, furent liées à ses activités de recherche. De juillet 1958 à janvier 1959, il partit chez les Gouro (population de Côte d’Ivoire). À son retour, ce parfait inconnu dans le milieu des anthropologues publia un article, « Essai d’interprétation du phénomène économique dans les sociétés d’autosubsistance », qui connut immédiatement un immense retentissement, certains reconnaissant déjà que cet article refondait littéralement l’approche des sociétés étudiées par l’anthropologie. Soudain se révélait comme une évidence que ces sociétés étaient, comme toute société humaine, contraintes de produire des biens économiques et donc, de rentrer dans des rapports de production avant que de fonctionner sur tout autre plan. Il y avait donc, là aussi, des rapports de force, des dominants et des dominés, une exploitation du travail.
    Sa thèse, soutenue en 1962, élargit son propos (et sa notoriété), il entra au CNRS en 1964. À cette période il s’occupait de la rubrique « Afrique » et « Etats-Unis » pour Analyses et Documents, mettant ses connaissances au service de ceux qui voulaient comprendre l’actualité à la lumière d’un marxisme non dogmatique. Il vécut 1968 comme « un sursaut inattendu et inespéré », auquel il participa en présidant la commission consacrée à la réforme souhaitable du CNRS. Une fois surmontée la déception devant l’issue du mouvement, il anima un séminaire de recherche jusqu’en 1982 à la VIe section de l’EPHE qui devient l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Rapidement, ce séminaire accueillit, au-delà des anthropologues à qui il était destiné, nombre de ceux qui s’intéressaient aux questions de la domination économique qu’on ne disait pas « mondialisée », mais c’est bien de cela qu’il s’agissait.

  • Fonctions et activités

    Chercheur
  • Formation
    Responsabilités éditoriales dans des comités éditoriaux
    Militant politique
  • Domaine

    Domaine disciplinaire : SHS2 Normes, institutions et comportements sociaux.

    Sous-domaine dsciplinaire : SHS2_3 Anthropologie et ethnologie.

    Thèmes de recherche : anthropologie économique.

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  • Sources de la notice

  • Relations avec d'autres entités

  • Bibliothèque de recherches africaines (Paris ; 2000-2019)
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