identifiant
ISNI 0000 0000 2617 419X
DescriptionDates d'existence
1925-1982Présentation
Yves Person, historien, est né à Paris en 1925 dans une famille originaire de Plounérin (Côtes-d’Armor).
Après le bac, Yves Person intègre une classe préparatoire au concours de l’Ecole nationale de la France d’outre-mer (ENFOM) au lycée Louis le Grand, tout en s’inscrivant dans un double cursus de licence histoire-géographie à la Sorbonne. Il entre à l’ENFOM en 1948 où il reçoit plusieurs enseignements : langues et cultures de l’Afrique (Senghor), anthropologie (Maurice Leenhardt), Islam (Louis Massignon), histoire africaine (Henri Brunschwig), géographie tropicale (Jean Dresch), langues du groupe mandé (Liliane Homburger)... Son mémoire sur l’histoire de la Nouvelle-Calédonie se fait sous la direction de Maurice Leenhardt. Parallèlement, il obtient son certificat d’ethnologie africaine à la Sorbonne avec Marcel Griaule.
Suite à ses études, Yves Person devient administrateur de la France d’Outre-mer du 1er août 1948 au 1er août 1964. Il est affecté au cabinet du ministre de la France d’Outre-mer, puis occupe différents postes :
- Au Dahomey (1950-1953) (cercle de Djougou)
- En Guinée (1954-1958) (cercle de Kissidougou)
- En Côte-d’Ivoire (1958-1961) (cercle de Siguiri)
Entre 1961 et 1963, il est détaché au cabinet du ministère de l’Education nationale de Côte-d’Ivoire pour la collecte des traditions orales. A partir du 1er août 1964, il devient conseiller aux affaires administratives.Yves Person rédige ses premiers écrits suite à son séjour au Dahomey où il occupe un poste d’administrateur dans la région de Djougou. Parallèlement, au cours des années 1950 et 1960 (de 1955 à 1962 plus précisément), les différentes affectations administratives qu’il sollicite lui permette de couvrir toute la zone des domaines de Samori (Guinée, Mali, Côte-d’Ivoire, Haute-Volta), de consulter un nombre très important d’archives, mais surtout de mener une vaste enquête en recueillant les traditions orales et les témoignages dont ceux des compagnons encore vivants de Samori. Les lacunes des sources écrites peuvent ainsi être comblées par les sources orales et surtout ce procédé permet de faire de sa thèse la première thèse sur un personnage africain, du point de vue africain, et non plus uniquement colonial, lui assurant une renommée africaine mais plus largement internationale. Ce travail gigantesque aboutit à sa thèse, Samori, une révolution dyula, en trois tomes et un quatrième tome d’atlas, qu’il soutient devant un jury présidé par Georges Balandier.
Yves Person officie dans un premier temps à la faculté des lettres et l’Institut d’histoire, d’art et d’archéologie d’Abidjan où lui sont confiés des missions d’enseignement et de recherche. A partir de 1963, Yves Person est attaché de recherches au CNRS, puis il devient en 1967 chargé d’enseignement à l’université de Dakar (cours en licence et maîtrise sur le monde mandingue, les royaumes Bantou des savanes etc.), avant de prendre la direction du département d’histoire l’année suivante. Entre 1969 et 1971, il est professeur invité de l’université de Montréal (cours d’histoire de l’Afrique noire) avant d’être élu à la chaire d’histoire contemporaine de l’Afrique noire à Paris-Panthéon Sorbonne en 1971, prenant la succession d’Hubert Deschamps.Yves Person s’est toute sa vie engagé en faveur des peuples et des langues minoritaires, tout en développant une réflexion sur l’état nation et l’autogestion. Administrateur colonial, il développe un grand intérêt pour les personnes et les populations qu’il côtoie. En tant que breton, il se considère lui aussi colonisé par la France. En 1965, il fonde à Paris avec Louis Le Pensec le Club des bonnets rouges. Il s’engage également dans le mouvement Ar Falz, organisation bretonne qui cherche à développer l’enseignement du breton, et dont il préside la revue à un moment de sa vie. En 1972, il coordonne un numéro spécial des Temps modernes sur les minorités nationales en France. Suite à un stage au cabinet de François Mitterrand, alors ministre de la France d’outre-mer, Yves Person noue de solides relations avec ce dernier, et rejoint le Parti socialiste en 1975 (il avait d’abord été encarté au Parti socialiste unifié), en tentant toujours d’y défendre les cultures régionales. Jusqu’au bout, Yves Person travaillera à l’organisation de l’enseignement des langues régionales dans le système de l’éducation nationale. Ses propositions seront reprises sous la présidence de François Mitterrand, notamment avec la circulaire Savary du 21 juin 1982 qui organise les enseignements de langues et cultures régionales de la maternelle à l’université.
Yves Person s’est éteint à l’âge de 57 ans des suites d’une longue maladie.Fonctions et activités
Enseignant-chercheur- Formation
Responsabilités éditoriales dans des comités éditoriaux
Militant politique
Encadrement de la recherche Domaine
Domaine disciplinaire : SHS6 Mondes anciens et contemporains.
Sous-domaine disciplinaire : SHS6_1 Histoire ; SHS6_3 Archéologie.
Thèmes de recherche : histoire de l'Afrique.
Aire culturelle : Afrique.
Consulter les fonds en lien
Sources de la notice
Relations avec d'autres entités
- Bibliothèque de recherches africaines (Paris ; 2000-2019)
La Bibliothèque de recherches africaines est collectrice du fonds.
Réalisation : Ligeo Archives