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Saillant, Louis (1910-1974)

  • identifiant

    ISNI 0000 0000 8360 3392

  • Description

  • Dates d'existence

    1910-1974
  • Présentation

    Saillant Louis, André, né le 27 novembre 1910 à Valence (Drôme), mort le 28 octobre 1974 à Paris, ouvrier sculpteur sur bois, secrétaire de l’Union des syndicats Drôme-Ardèche, de la Fédération des travailleurs de l’industrie du Bois, président du Conseil national de la Résistance, secrétaire de la CGT, secrétaire général de la Fédération syndicale mondiale, président d’honneur du Conseil mondial de la Paix.
    Fils d’André Saillant, Louis Saillant fit très tôt, aux côtés de son père, l’apprentissage des luttes ouvrières. Il n’avait pas encore dix ans lorsqu’au cours des grèves de 1920, avec les enfants de Pierre Semard, et ceux d’autres grévistes, il participa à la chorale enfantine constituée par un groupe artistique ouvrier.
    Apprenti sculpteur sur bois, il adhéra en août 1926 au syndicat de l’Ameublement de Valence, qui le désigna en janvier 1929 comme secrétaire et comme membre de la commission exécutive de l’Union confédérée. En 1930, le congrès national des travailleurs de l’industrie du Bois le nomma délégué régional pour le Sud-Est, et l’année suivante la Fédération nationale le chargea d’être son représentant à l’Union internationale des industries du Bois. Enfin, secrétaire adjoint de l’Union Drôme-Ardèche (CGT) dès 1931, Louis Saillant en devint, le 2 juillet 1933, le secrétaire permanent.
    Membre de la section socialiste de Valence, il partagea les réticences de son parti à l’égard de l’unité d’action préconisée par les communistes et les syndicats unitaires, mais cependant les rapports des confédérés avec ceux-ci ne furent jamais totalement rompus, car leurs délégués se rencontraient au conseil d’administration de la Bourse du Travail de Valence.
    Dans la lutte contre le fascisme, l’adhésion de Louis Saillant au comité de défense de Georges Dimitrov et sa participation à la grande manifestation unitaire de Valence, le 22 septembre 1933 marquèrent le départ d’une action commune dont les événements de février 1934 accélérèrent la marche et qui aboutit, malgré bien des difficultés, à la signature d’un accord d’unité, le 7 août 1934, par les bureaux des deux Unions syndicales Drôme-Ardèche. Leurs deux secrétaires, Louis Saillant et Charles Doucet, furent parmi les militants désignés le 26 septembre par les congrès de la CGT et de la CGTU pour participer aux travaux de la commission d’unité, qui aboutirent à la fusion syndicale. Au congrès d’unification des syndicats de Drôme-Ardèche, le 15 décembre 1934, Saillant fut élu secrétaire général.
    Au cours des grèves de 1936, il déploya dans sa région une grande activité.

    Élu par le congrès de Nantes (novembre 1938) à la commission administrative de la CGT, Louis Saillant devint en juillet 1939 membre du comité administratif de l’Union internationale du Bâtiment et du Bois. Il fut d’ailleurs membre du Conseil national économique 1936-1940.

    Mobilisé à Lyon en 1939, Louis Saillant revint à Valence après l’armistice. Le 15 septembre 1940, il participa à une réunion à Salon, en présence de Jouhaux et Buisson, où fut prise la décision de maintenir la CGT sous la forme d’un groupe d’études économiques et syndicales.
    De retour à Paris, il participa à la création du mouvement Libération-Nord et fut l’un des signataires du manifeste lancé le 15 novembre en réplique à la Charte du Travail et à la dissolution des centrales syndicales CGT et CFTC. Présent à la réunion du 17 mai 1941, à Paris, qui marqua la reprise des contacts entre ex-unitaires et ex-confédérés, Louis Saillant fut avec Robert Bothereau, Henri Raynaud et André Tollet, le réalisateur des accords du Perreux (17 avril 1943), réorganisant la CGT clandestine. Il représenta la CGT le 27 mai 1943 au Conseil national de la Résistance et fut à l’unanimité désigné pour le présider, le 10 septembre.
    À la Libération, il fut délégué à l’Assemblée consultative provisoire 1944-1945, au titre du CNR. Il y présida le groupe de la Résistance intérieure française et la commission de la production industrielle et de l’équipement qui eut, entre autres questions à s’occuper des nationalisations.
    Secrétaire de la CGT et délégué par elle au congrès des TUC britannique, à Brighton, Louis Saillant y prit des premiers contacts, en particulier avec le dirigeant des syndicats soviétiques V. Kouznetzov qui, à la suite de plusieurs rencontres internationales, aboutirent à la tenue du premier congrès syndical mondial (Paris, 26 septembre-8 octobre 1945) et à la création de la Fédération syndicale mondiale (FSM) dont il fut secrétaire général de 1945 à août 1968.

    Le 21 août 1968, Louis Saillant condamna sans réserve l’entrée des forces du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie et trois jours plus tard, renouvela cette condamnation avec Renato Bitossi, président de la fédération. Le 28 août le secrétariat de la FSM exprima sa réprobation de l’usage de la force et du non-respect de la souveraineté nationale. Le lendemain Louis Saillant fut frappé d’un infarctus et amené à abandonner les fonctions de secrétaire général. Il fut nommé à la présidence d’honneur de la FSM comme auparavant il l’avait été à celle du Conseil mondial de la Paix.
    Décoré de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre avec palme, de la rosette de la Résistance pour son action à la présidence du CNR, Louis Saillant reçut le 8 mai 1958 le prix Lénine « pour la paix entre les peuples », et portait depuis le 10 novembre 1967 le titre de docteur « honoris causa » de l’Université d’amitié « Patrice-Lumumba » à Moscou.

  • Fonctions et activités

    Ouvrier
  • Résistance (Seconde Guerre mondiale)
    Activités syndicales
    Militantisme
    Responsabilités au sein d'organismes nationaux et/ou internationaux
    Activités politiques
  • Domaine

    Domaine disciplinaire : SHS6 Mondes anciens et contemporains.

    Sous-domaine disciplinaire : SHS6_1 Histoire.

    Thèmes de recherche : histoire du travail, histoire des sociétés urbaines et des politiques publiques, histoire sociale des conflits, des guerres et des organisations internationales, histoire sociale des représentations, histoire des mouvements sociaux, de la militance et de la politisation des mondes populaires.

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  • Consulter les fonds en lien

  • Sources de la notice

  • Relations avec d'autres entités

  • Conseil National de la Résistance (1943-....)
  • Membre représentant de la Confédération générale du travail (CGT) et dernier président du Conseil national de la résistance (CNR) à partir du 11 septembre 1944.

  • Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Paris ; 1966-...)
  • Le Cente d'histoire sociale des mondes contemporains est collecteur du fonds.

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