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Zyromski, Jean (1890-1975)

  • identifiant

    ISNI 0000 0000 1386 7528

  • Description

  • Dates d'existence

    1890-1975
  • Présentation

    Jean Zyromski, né le 20 avril 1890 à Nevers et mort le 20 octobre 1975 à Melun, est un homme politique français, dirigeant de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) dans l'entre-deux-guerres, en particulier de son courant Bataille socialiste, puis membre du Parti communiste.

    Il naît dans une famille bourgeoise et catholique, mais de convictions républicaines. Son père, le critique littéraire Ernest Zyromski est professeur à l'Université de Toulouse, où Jean fait des études de droit. En 1913, il soutient une thèse consacrée à la question de la protection du salarié, qui correspond à son engagement politique.
    Ayant découvert le marxisme pendant ses études, il adhère à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en 1912, s'inscrivant plus ou moins dans le courant guesdiste, plus particulièrement sous l'influence d'Alexandre Bracke, animateur de la revue L'Action socialiste à laquelle il participe.
    Pacifiste au début des années 1910, Zyromski apporte son soutien à la ligne majoritaire du parti après l'entrée en guerre (août 1914), l'Union sacrée. Mobilisé en 1914, il est blessé à la Bataille de la Marne et bénéficie d'une réforme temporaire d'un an.
    Il revient à la vie civile en 1919 et entame une carrière administrative sans éclat dans l'administration des affaires sociales où, entré rédacteur, il finira tout de même inspecteur. Parallèlement, il s'investit dans le syndicalisme, au sein de la CGT, sans y occuper de fonctions officielles.

    Il défend des positions sensiblement différentes de celle de la majorité politique de la SFIO dont les figures principales sont Léon Blum et Paul Faure : dès 1920, il s'oppose à toute alliance avec les radicaux, qu'il assimile à un parti « bourgeois » et refuse donc le Cartel des gauches de 1924.

    Il joue alors un rôle important dans la constitution du Front populaire, étant notamment le principal rédacteur de la « plateforme d'action commune » signée avec le PCF en septembre 1935.
    La motivation principale de Zyromski est alors la lutte contre le danger fasciste, qu'il perçoit plus que tout autre dirigeant socialiste français de l'époque. C'est à ce titre qu'il défend l'idée d'une coalition des États anti-fascistes, interprétée par Marceau Pivert comme une forme de bellicisme, ce qui a pour résultat la scission de la BS et la naissance du courant Gauche Révolutionnaire. De même, Jean Zyromski condamne la politique de non-intervention en Espagne adoptée durant l'été 1936 par Léon Blum, devenu Président du conseil après la victoire du Front populaire : il va jusqu'à démissionner de la direction de la BS.

    Profondément touché par l'échec de sa stratégie politique, la SFIO soutenant finalement Daladier, Zyromski l'est encore plus par la défaite militaire de juin 1940. Il prend quelques semaines plus tard sa retraite et part dans le Lot-et-Garonne, disparaissant totalement de la vie publique et politique pendant toute l'occupation. En 1943, il est brièvement interné à Drancy en tant que « juif ».

    À la Libération, il adhéra au mouvement de résistance Front national, et, après le refus par le congrès de la SFIO de la charte d'unité proposée par le PCF, il en devient membre.
    Zyromski, qui s'était présenté à plusieurs reprises aux élections législatives, mais systématiquement dans des circonscriptions très difficiles, dans l'objectif de faire le meilleur résultat possible, mais sans espoir d'être élu, en 1924 et 1928 à Paris, en 1932 à Béthune, obtient son premier mandat électif en 1946, siégeant pendant deux ans au Conseil de la République, sans solliciter le renouvellement de son mandat.
    Au sein du PCF, il manifeste une certaine indépendance d'esprit qui est étonnamment tolérée, y compris lorsqu'il signe, en 1959, une tribune dans le cadre de la préparation du XVe congrès, dans laquelle il critique le manque de démocratie interne dans le parti. Il cesse cependant toute activité après l'invasion soviétique de la Tchécoslovaquie, en 1968.

    Après le décès de son épouse (1962), il s'installe à Melun où il meurt en 1975.

  • Fonctions et activités

    Homme politique
  • Militant politique
    Activités syndicales
    Activités politiques
  • Consulter les fonds en lien

  • Sources de la notice

  • Relations avec d'autres entités

  • Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Paris ; 1966-...)
  • Le CHS est collecteur du fonds

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