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Lefort, Claude (1924-2010)

  • identifiant

    ISNI 0000 0001 0931 0636

  • Description

  • Dates d'existence

    1924-2010
  • Présentation

    Claude Lefort, né le 21 avril 1924 à Paris et mort le 3 octobre 20101 dans la même ville, est un philosophe français connu pour sa réflexion sur les notions de totalitarisme et de démocratie.

    Il est le fils naturel de Rosette Cohen (1884-1959) et de Charles Flandin (1882-1955) et n'a porté le nom de Lefort qu'à partir de 1942.  Au printemps 1942, une amie de la famille Cohen, réfugiée autrichienne, se souciant des dangers que ce nom peut faire courir aux deux frères, même s’ils ne sont pas classés comme juifs par la législation de Vichy, obtient d’un commerçant célibataire et sans enfants qu’il se déclare le père des deux enfants, qui dès lors prennent le nom de Bernard et Claude Lefort.

    Il fait sa scolarité au lycée Carnot où il est marqué par le professorat de Maurice Merleau-Ponty.  Il prépare ensuite le concours de l'ENS, avec notamment Jean d'Ormesson, puis étudie la philosophie à la Sorbonne. Introduit aux Temps Modernes par Maurice Merleau-Ponty, il participe aux "réunions des collaborateurs" et y est publié dès 1945. Il y écrit jusqu'à sa rupture avec Sartre en 1953, à la suite de la polémique entre celui-ci et Maurice Merleau-Ponty à propos des relations avec le mouvement communiste, notamment avec le PCF. 

    En 1946, il rencontre Cornelius Castoriadis, arrivé depuis peu de Grèce. Ensemble, ils créent au sein du Parti communiste internationaliste, d'obédience trotskiste, la tendance « Chaulieu-Montal », nommée d'après les pseudonymes qu'ils utilisent alors (Lefort étant « Montal »), qui fait sécession en 1948 et devient le groupe Socialisme ou Barbarie ; en 1949 une revue est lancée sous ce nom.

    Il est nommé professeur à Nîmes (1949-1950) puis à Reims (1950-1951). En 1951, il est recruté à la Sorbonne comme assistant de sociologie de Georges Gurvitch. Dès 1952, à la suite d'un différend avec celui-ci, il est détaché grâce à l'appui de Raymond Aron à la section de sociologie du CNRS, où il reste jusqu'en 1966, avec une parenthèse de deux ans (1953-1954) où il enseigne à l'université de São Paulo au Brésil.
    En 1966, il est nommé en sociologie à l'université de Caen, où il professeur jusqu'en 1971, année où il soutient sa thèse de doctorat d'État Machiavel, le travail de l'œuvre, sous la direction de Raymond Aron. Il revient alors comme chercheur à la section de sociologie du CNRS, puis entre en 1976 à l'École des hautes études en sciences sociales, jusqu'à sa retraite en 1989.

    Dans les années 1970, il développe une analyse des régimes bureaucratiques d’Europe de l’Est. Après avoir lu L'Archipel du Goulag, il écrit sur Alexandre Soljenitsyne son livre Un homme en trop (1976). Ses réflexions sur le totalitarisme sont publiées en 1981 dans le recueil L’Invention démocratique.

    De 1971 à 1975, il participe à Textures, créé en 1969, et y fait entrer Cornelius Castoriadis et Miguel Abensour. Avec ces derniers, ainsi qu'avec Pierre Clastres, Marcel Gauchet et Laurice Luciani, il crée en 1977 Libre, qui paraît jusqu'en 1980, date où des différends l'opposent à Castoriadis comme à Gauchet. De 1982 à 1984, il dirige Passé-Présent, où sont présents, entre autres, Miguel Abensour, Carlos Semprun, Claude Mouchard et Pierre Pachet. Ces deux derniers, ainsi que Claude Habib, forment le comité de lecture de la collection « Littérature et Politique » que Lefort dirige à partir de 1987 aux Éditions Belin.
    Parallèlement, à l'EHESS, il participe à deux centres de recherches : le CECMAS (Centre d'étude des communications de masses), fondé par Georges Friedmann, où l'accueille Edgar Morin, puis le Centre Raymond Aron, qu'il fréquente jusqu'à sa mort.

  • Fonctions et activités

    Enseignant-chercheur
  • Encadrement de la recherche
    Responsabilités éditoriales dans des comités éditoriaux
    Militant politique
    Évaluation de la recherche
  • Domaine

    Domaine disciplinaire : SHS2 Normes, institutions et comportements sociaux ; SHS5 Langues, textes, arts et cultures.

    Sous-domaine disciplinaire : SHS2_4 Sociologie, Démographie ; SHS5_4 Philosophie, sciences des religions, théologie.

    Thèmes de recherche : philosophie politique, phénoménologie, le totalitarisme, la démocratie.

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  • Sources de la notice

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