Charles, Jean (1937-2017)

Jean Charles est né le 3 novembre 1937 à Morteau (Doubs) et est décédé le 8 février 2017 à Besançon (Doubs). Historien spécialisé en histoire contemporaine, il a été maître de conférences, militant communiste, membre du comité fédéral de la Fédération du Doubs du Parti communiste français (PCF) et historien du mouvement ouvrier, en particulier de la CGTU.

Étudiant en histoire à la faculté des lettres de Besançon, il rejoint le Parti communiste français en janvier 1954, puis l’Union des étudiants communistes en novembre 1956. À cette époque, il était également engagé dans l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et le Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES), puisqu’il travaillait comme surveillant d’externat. Actif dans la section communiste de Besançon, il devient secrétaire du comité de ville de l’UEC et est désigné, en février 1958, pour rejoindre le comité national de l'UEC. Il participe également à un stage national de l’UNEF durant cette période.

Titulaire d’un diplôme d’études supérieures consacré au mouvement ouvrier dans le Doubs, il publie un ouvrage sur ce sujet aux Éditions sociales. En juillet 1964, Les nouvelles du Doubs publient une lettre de Maurice Thorez félicitant Jean Charles pour son livre sur les débuts du mouvement syndical à Besançon. Bien qu’on lui ait refusé l’apprentissage du latin en sixième, du fait de son origine ouvrière, Jean Charles réussit à obtenir l’agrégation d’histoire. En 1961, il devient professeur et s’engage dans le SNES. Il obtient un poste d’assistant en histoire à la faculté en 1967, et rejoint le bureau du SNESup dès 1968. À partir des années 1970, il enseigne l’histoire contemporaine à l’Université de Franche-Comté, où il exercera pendant trente ans.

Jean Charles a été l’un des premiers historiens français à travailler sur les archives de l’Institut du marxisme-léninisme à Moscou, notamment lors de trois séjours en 1968, 1969 et 1974, dans le cadre de ses recherches sur la CGTU.

À la faculté de Besançon, il crée le Centre d’études sur le mouvement ouvrier (CEMO), où il rassemble des archives précieuses. En 1971-1972, il participe à la supervision du corpus CGTU et des militants du Doubs pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, projet qui marque le début d'une amitié avec Jean Maitron et Colette Chambelland. Cependant, son implication dans ce projet se réduit par la suite.

Au début des années 1980, Jean Charles quitte ses responsabilités au sein du PCF. Il adhère ensuite à la Fédération démocratique des communistes de Franche-Comté, fondée par des militants exclus du PCF, exprimant sa déception face aux limites de la démarche de Robert Hue, venu reconnaître les « erreurs » de la direction du PCF dans la gestion de la crise avec la Fédération du Doubs.

Côté personnel, Jean Charles épouse d'abord Geneviève Lyet, enseignante en géographie à l’université de Besançon, avec qui il a un fils, Laurent, devenu ingénieur dans la sidérurgie. Après leur divorce, il se remarie avec Joëlle Mauerhann, conservatrice du Musée du Temps à Besançon. Passionné de peinture italienne, de littérature russe, de cinéma et d’opéra, Jean Charles a également mené une vie culturelle riche et diversifiée.

Domaine scientifique : Sciences humaines et sociales (SHS).

Domaine disciplinaire : SHS6 Mondes anciens et contemporains.

Sous-domaine disciplinaire : SHS6_1 Histoire.

Thèmes de recherche : les mouvements ouvriers.

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Notice IdRef

Notice ScanR

Dictionnaire du Maitron

Le Centre d’histoire sociale des mondes contemporains est collecteur du fonds.