Imprimer cette page

Giry, Arthur (1848-1899)

  • identifiant

    ISNI 0000 0001 1748 4636

  • Description

  • Dates d'existence

    1848-1899
  • Présentation

    Jean-Marie Joseph Arthur Giry, né le 29 février 1848 à Trévoux et mort le 13 novembre 1899 à Paris 6e, est un diplomatiste et paléographe français.

    Fils d’un receveur des contributions directes de Joigny, Giry entre, après des études classiques au lycée de Chartres, à l’École des chartes, où l’enseignement de Jules Quicherat le porte à étudier l’histoire médiévale. Il suit parallèlement les cours de l’École des hautes études, dès sa fondation en 1868 et ceux de la faculté de droit, où il obtiendra une licence en 1875.
    Ses études ayant été interrompues par la guerre franco-allemande de 1870, il a fait la campagne de la deuxième Armée de la Loire, comme capitaine des Gardes mobiles de l’Yonne. Ayant obtenu le diplôme d’archiviste paléographe, il entre, en 1873, comme archiviste aux Archives nationales de Paris. Puis il est maitre de conférences à l’École pratique des hautes études, en 1877. En 1881, il est chargé de conférences à la Faculté des lettres de Paris. Le 27 mars 1885 il est nommé, par décret, professeur de diplomatique à l’École nationale des chartes.

    Pour comprendre pleinement l’impact d’Arthur Giry dans l’histoire et l’enseignement français, il faut revenir quelques instants sur l‘histoire de l’Ecole pratique des hautes études, notamment sur l’histoire de la IVème section consacrée aux sciences historiques et philologiques. Créée en 1868 par Victor Duruy, l’école a pour mission d’introduire dans le monde universitaire un nouveau modèle de formation fondé sur la fréquentation de séminaires et le travail en laboratoire. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le séminaire tel qu’on l’applique alors dans les écoles allemandes de cette époque (conférence prenant la forme d’un atelier de réflexions entre le professeur et ses élèves), s’implantent progressivement en France avec l’Ecole pratique des hautes études.
    La IVème section se dota ensuite de sous-disciplines philologiques et historiographiques spécialisés réparties en domaines. (Philologie égyptienne, grecque, latine, langue persane et langues sémitiques…). Sorti à vingt et un ans de l'Ecole des chartes en 1870 après avoir validé sa thèse ayant pour titre « Prolégomènes du cartulaire de l'église Notre-Dame de Saint-Omer » (1870), Arthur Giry publie son premier ouvrage d’importance Histoire de la ville de Saint-Omer et de ses institutions jusqu'au XIVe siècle (1877). D’abord attiré par l'archéologie médiévale, période pour laquelle il envisage l’étude des traités médiévaux concernant les procédés techniques en usage dans l’art et dans l’industrie, il donne une nouvelle édition du Diversarum artium schedula de Théophile et passe tous ses samedis matin au laboratoire du chimiste Aimé Girard au Conservatoire des arts et métiers. Ses résultats seront utilisés par Marcellin Berthelot dans le premier volume de son ouvrage Chimie au Moyen Âge (1894).
    Curieux par nature, Giry va délaisser l’archéologie pour se diriger vers l’étude et l’enseignement de la diplomatique à l’Ecole pratique des hautes études. Les études diplomatiques sont relancées en France durant le dernier tiers du XIXe siècle, plus particulièrement à l’École des chartes où Arthur Giry devient l’assistant (1883) puis le successeur (1885) de Louis de Mas Latrie après avoir été secrétaire de l’École pendant sept ans (depuis 1878). Arhtur Giry devient ainsi le deuxième père de la diplomatique, après Mabillon, en publiant son Manuel de diplomatique (1894), encore utilisé aujourd’hui. En parallèle de l’Ecole des Chartes, Arthur Giry fréquente l’Ecole pratique des hautes études d’où il suivit les cours de Gabriel Monod, avant d’être recruté à son tour par la IVème section en tant que suppléant en 1874. Grace à ses séminaires, Giry forma à son tour un bon nombre d’historiens qui deviendront par la suite connu. Pour n’en citer qu’un petit nombre, nous pouvons mentionner Philippe Lauer qui a fait sa thèse sur Louis IV d’outremer et Ferdinand Lot pour son travail concernant les derniers carolingiens Lothaire et Louis V.
    Comme disait Ferdinand Lot au sujet de Giry : « Chaque année ses vacances sont employées à dépouiller méthodiquement les archives départementales, municipales et autres de la France et des pays voisins. La récolte des documents fournit la matière des conférences de l’année suivante à l’école pratique des hautes études ». Cette consultation méthodique d’un très grand nombre d’archives communales et départementales lui permet de renouveler l’étude des communautés urbaines dans la France médiévale. Une grande part de ses leçons de l’École pratique portent sur ce thème qui donnera lieu à plusieurs publications parmi lesquelles Les Établissements de Rouen (1883-1885), Étude sur les origines de la commune de Saint-Quentin (1887) ou encore Sur les relations de La royauté avec les villes de France de 1180 à 1314 (recueil de documents, 1885). L’activité de publication de Giry ne s’arrête pas là. Il participa activement à la Collection de textes relatifs à l'histoire du Moyen Âge, et devient directeur de la section « histoire de France » de « La Grande Encyclopédie ». Giry entreprend également avec ses élèves l’édition des diplômes carolingiens, et prend lui-même en charge celle des diplômes relatifs au règne de Charles le Chauve.
    Au-delà de ses activités d’enseignements et de rédacteur, Arthur Giry a aussi participé à des activités relatives à ses engagements politiques en adhérant à certaines entreprises telles que le Comité de défense des Arméniens ou le Comité pour la protection des indigènes. Ses compétences de diplomatiste et de paléographe sont par ailleurs mises à profit lors de l’Affaire Dreyfus : il est alors appelé comme expert pour expertiser le bordereau et déterminer s’il s’agit de l’écriture de Dreyfus. Giry réagit devant les documents en cause comme devant une charte médiévale et après étude, il conclut à l’innocence de Dreyfus et à la ressemblance des écritures du bordereau et d’Esterhazy. Il participe à la création de la Ligue des droits de l'homme et entre à son premier comité directeur. En 1899, il est de nouveau appelé à participer au procès en cassation où il attribue formellement le bordereau à Esterhazy : la cour casse le verdict de 1894. Elu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1896, Arthur Giry meurt subitement en 1899. Le fonds Arthur Giry est la somme de toute une vie de travail consacrée en grande partie sur le développement de la diplomatique en France, reflétant par la même occasion, un témoignage important des mutations qui ont frappées l’enseignement supérieur en France durant le dernier tiers du XIXe siècle.
    Contrairement à la Sorbonne, les professeurs de la IVème section de l’EPHE jouissaient d’une plus grande liberté d’enseignements. N’étant fixé par aucun document ministériel, le contenu de ces enseignements en petits groupes portent sur des thèmes étroitement délimités où dans le cas de Giry, les étudiants aidaient le professeur à préparer et à établir une critique des sources. Afin de posséder une brève idée de la philosophie des enseignements de l’EPHE et de la structure des cours professés par Arthur Giry, laissons ce dernier s’exprimer : « Pendant l’année 1887-1888, j’avais pris pour sujet de l’une de mes conférences le règne de Charles le Chauve […]. Je m’étais appliqué à montrer par des exemples comment des investigations patientes, l’étude, l’analyse et la comparaison minutieuse des sources, ainsi que la critique des travaux déjà faits, étaient susceptibles de conduire à des résultats nouveaux, et spécialement à des rectifications chronologiques assez nombreuses ».

  • Fonctions et activités

    Chercheur
  • Encadrement de la recherche
    Responsabilités au sein d'organismes nationaux et/ou internationaux
    Académicien
  • Domaine

    Domaine scientifique : Sciences humaines et sociales (SHS).

    Domaine disciplinaire : SHS5 Langues, textes, arts et cultures ; SHS6 Mondes anciens et contemporains.

    Sous-domaine disciplinaire : SHS5_1 Langues / littératures anciennes et françaises, littérature comparée ; SHS6_1 Histoire.

    Spécialité : histoire, philologie, diplomatique et paléographie médiévale.

  • Consulter les fonds en lien

  • Sources de la notice

  • Relations avec d'autres entités

  • Bibliothèque Michel Fleury (Paris ; 1868-2019)
  • La Bibliothèque Michel Fleury est collecteur du fonds.

Réalisation : Ligeo Archives