Guilbaud, Georges-Théodule (1912-2008)

Georges-Théodule Guilbaud, né le 26 décembre 1912 à Brest et décédé le 23 mars 2008 à Saint-Germain-en-Laye, était un mathématicien français reconnu pour son rôle dans la diffusion des méthodes mathématiques en économie et dans les sciences humaines. Fondateur et directeur du Centre d'analyse et de mathématiques sociales à l'École pratique des hautes études (EPHE), il a largement contribué à l'introduction des mathématiques dans les sciences sociales.

Originaire de Brest, Guilbaud s’installe à Lyon avec sa famille en 1924 et poursuit ses études au lycée du Parc. Durant cette période, il développe trois grandes passions : les monastères, où il fait sa première retraite dans une abbaye cistercienne ; la montagne, qu'il découvre en Maurienne ; et les mathématiques, qu’il choisit de poursuivre en intégrant l’École normale supérieure en 1932, après avoir été également admis à l'École polytechnique.

C’est à cette époque qu’il découvre les probabilités et les statistiques grâce à Georges Darmois. Reçu à l'agrégation de mathématiques en 1935, il enseigne dans plusieurs lycées à Nevers, Metz, Brest et Dijon. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il sert sur la ligne Maginot puis s’engage dans la Résistance, organisant la diffusion clandestine du journal Témoignage chrétien à Dijon. Parallèlement, il enseigne la philosophie des sciences à la Faculté des lettres et sciences humaines et publie son premier livre.

Entre 1947 et 1955, Guilbaud devient chargé de recherches à l'Institut de science économique appliquée (ISEA) à Paris, où il est nommé directeur adjoint en 1951. Il y enseigne également à Sciences Po et à l'INSEE, tout en créant en 1953 un séminaire de recherche opérationnelle à l’Institut de statistique de l’université de Paris (ISUP).

En 1955, il est nommé directeur d’études à l’EPHE, où il développe un programme intitulé « Méthodes mathématiques des sciences sociales ». L'année suivante, il fonde la Société française de recherche opérationnelle, puis en 1958, crée au sein de l'EPHE un groupe de travail qui deviendra le Centre d'analyse et de mathématiques sociales. De 1959 à 1963, il enseigne également à la Faculté de droit et de sciences économiques de Paris, ainsi qu'à la Faculté de lettres et sciences humaines de Nanterre à partir de 1966, où il met en place de nouveaux cours de mathématiques.

Georges Guilbaud a mené des recherches variées, touchant à la combinatoire, la théorie du choix social, les systèmes de vote, les systèmes de parenté, la lexicométrie (application des statistiques à la linguistique), ainsi qu'à la pédagogie des mathématiques. Il a collaboré avec des personnalités de divers horizons, dont l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, le psychanalyste Jacques Lacan, et le compositeur Iannis Xenakis, illustrant ainsi la diversité et l'impact de son travail.

Domaines scientifiques : Sciences et technologies (ST). SHS Sciences humaines et sociales

Domaine disciplinaire : ST1 Mathématiques ; SHS2 Normes, institutions et comportements sociaux

Sous-domaine disciplinaire : SHS2_4 Sociologie, démographie

Thèmes de recherche : combinatoire, algèbre, lexicométrie

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