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Pivert, Marceau (1895-1958)

  • identifiant

    ISNI 0000 0000 4363 4477

  • Description

  • Dates d'existence

    1895-1958
  • Présentation

    Marceau Pivert, né le 2 octobre 1895 à Montmachoux et décédé le 3 juin 1958 à Paris, fut un syndicaliste enseignant et un militant socialiste influent. Dans les années 1930, il a dirigé le principal courant révolutionnaire au sein de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière), avant de fonder en 1938 le Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP).

    Issu d’une famille modeste, ses parents étaient petits commerçants avant de tenir une pension ouvrière à Nemours. Après ses études secondaires à l’École primaire supérieure de Nemours, Marceau Pivert est admis à l’École normale d’instituteurs de la Seine en 1912.

    Appelé sous les drapeaux le 19 décembre 1914, il est envoyé au front en avril 1915. Gravement gazé, il met plusieurs mois à se rétablir et est réformé en 1917, avec une invalidité de 60 %. Il est alors nommé instituteur à Montrouge.

    En 1919, Pivert réussit le concours de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, section Sciences, où il poursuit des études de mathématiques et de physique. En parallèle, il suit des cours de philosophie et obtient plusieurs certificats de licence à la Sorbonne. En 1921, il intègre le corps des professeurs des enseignements primaire supérieur et des Écoles normales d’instituteurs, et est affecté à Sens.

    Bien que reçu au concours de l’Inspection primaire en 1929, il préfère rester enseignant. Après avoir été révoqué en 1939, il est réintégré en 1946 au collège Jean-Baptiste Say à Paris, où il enseigne jusqu’à sa retraite en 1955.

    Militant syndical actif, Marceau Pivert rejoint le Syndicat national des instituteurs (SNI), affilié à la CGT, et est élu au bureau national en 1931. Il défend avec ferveur le principe de l'« école unique » et s'engage en tant que militant laïque convaincu.

    En 1924, Pivert adhère à la SFIO alors qu'il est dans l'Yonne, région marquée par la figure socialiste de Gustave Hervé. À Paris, il devient rapidement le leader de la section socialiste du 15e arrondissement et s’implique dans la Fédération de la Seine. Il rejoint la tendance marxiste "Bataille socialiste", dirigée par Jean Zyromski.

    Après les émeutes du 6 février 1934, la lutte contre la montée du fascisme devient centrale. Lors du Congrès de Mulhouse en 1935, Pivert quitte "Bataille socialiste" pour fonder son propre courant, la "Gauche révolutionnaire". Ce groupe réunit des militants de divers horizons, et se rapproche internationalement du Bureau de Londres.

    En 1936, après la victoire du Front populaire, Pivert exhorte Léon Blum à rompre avec le capitalisme, une demande que Blum refuse. Cependant, lorsqu'il devient président du Conseil en juin 1936, Blum nomme Pivert au secrétariat de la présidence, chargé de la presse, de la radio et du cinéma. Bien que qualifié de « dictateur des ondes » par la droite, Pivert se limite à une tâche purement technique.

    Déçu par la politique de Blum, Pivert démissionne en janvier 1937. En 1938, il est élu secrétaire général de la Fédération de la Seine de la SFIO, mais sa tendance est rapidement marginalisée. La SFIO dissout la Fédération de la Seine et suspend Pivert. En réponse, il quitte la SFIO et fonde le Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP).

    Le PSOP peine à se positionner entre la SFIO réformiste et le Parti communiste, à l’époque modéré. En 1940, le PSOP est dissous par le régime de Vichy, et Pivert s’exile au Mexique, où il milite avec des figures comme Victor Serge et Julián Gorkin. Il soutient la Résistance et reste en contact avec des militants en France.

    À son retour en France après la Libération, le PSOP se scinde. Pivert et la majorité rejoignent la SFIO, tandis que d'autres rejoignent le PCF. Revenu à la SFIO, Pivert adopte des positions plus modérées et siège régulièrement au comité directeur.

    En 1947, il cofonde le « Mouvement pour les États-Unis socialistes d’Europe » (MEUSE), aux côtés de personnalités comme Henri Frenay et Claude Bourdet. En 1950, il lance la revue Correspondance Socialiste Internationale, qu'il dirige jusqu’à sa mort.

    Peu avant son décès, il soutient fermement l’indépendance de l’Algérie, à contre-courant de la majorité de la SFIO.

  • Fonctions et activités

    Magistrat
  • Militant politique
    Activités syndicales
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  • Sources de la notice

  • Relations avec d'autres entités

  • Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Paris ; 1966-...)
  • Le Centre d’histoire sociale des mondes contemporains est collecteur du fonds.

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