Le Fonds Pierre Brizon représente un ensemble d'environ 340 photocopies de lettres adressées entre 1909 et 1920 à Pierre Brizon (1878-1923), homme politique socialiste, pacifiste, député de l'Allier. Les photocopies de ces lettres, detenues par la famille Brizon, ont été effectuées par Madeleine Rebérioux au cours des années 1960. L’historienne les a ensuite déposées au Centre d’histoire sociale du XXe siècle.
Une partie des lettres,190, datées de 1916 ont fait l'objet du mémoire de maitrise soutenu par Thierry Bonzon à l'Université Paris 1 en 1985, 190 lettres de pacifistes (juin 1916-octobre 1916) : étude d'une population et d'un discours pacifiste au travers d'une correspondance adressée au député Brizon, sous la direction d'Antoine Prost et de Jean-Louis Robert. Ces lettres ont été séparées du reste du corpus et numérotées par l'auteur du mémoire car elles correspondent à un événement, le discours pacifiste du député P. Brizon, pononcé à la Chambre le 24 juin 1916 justifiant son refus et celui de ses camarades, Alexandre Blanc et Jean-Pierre Raffin-Dugens, de voter les crédits de guerre. Ce discours avait suscité la correspondance de la part de soldats du front, de civils, ainsi que de militants et militantes socialistes s’adressant à l’homme en vertu de ses prises de positions politiques.
154 de ces lettres ont été publiées dans l'ouvrage de Thierry Bonzon et de Jean-Louis Robert, "Nous crions grâce", 154 lettres de pacifistes (juin-novembre 1916), Paris, Les Editions ouvrières, 1989.
Le reste de la correspondance (non numérotée) est principalement constituée de lettres en provenance d’électeurs, de personnalités socialistes ou d’organisations politiques, adressées à P. Brizon pour le solliciter, le questionner ou le soutenir dans ses activités de représentant socialiste. Elu en 1909-1910 Conseiller d’arrondissement de Bourbon-l’Archambault (Allier), il recevait dans cette période des lettres de métayers du canton. De nombreuses lettres également de « camarades », de « collègues » ou d’électeurs le félicitaient lors de ses entrées en fonction en tant que député de la deuxième circonscription de Moulins, en avril 1910, puis en avril-mai 1914, en tant que député maire. Une vingtaine de lettres appartiennent à la période sélectionnée par Thierry Bonzon et par Jean-Louis Robert (juin-novembre 1916), mais ont été extraites du fonds numéroté, car elles n’évoquent pas le sujet retenu par les auteurs (c’est-à-dire le discours pacifiste de P. Brizon devant la chambre).
Enfin quelques documents de cette section non numérotés concernent les élections législatives de 1910 et de 1914.