Autres forme(s) autorisée(s) du nom
GSRidentifiant
ISNI 0000 0001 2201 6976
DescriptionDates d'existence
1954-1995Présentation
C'est dans cette situation académique que quelques grands universitaires – au premier chef Georges Gurvitch, Raymond Aron, Georges Friedmann, Henri Lévy-Bruhl et Gabriel Le Bras – s'étaient associés en 1945 pour fonder, au sein du CNRS, le Centre d'études sociologiques dont les services – un secrétariat et deux grandes salles de réunion – étaient alors situés 54, rue de Varenne (en face de l'Hôtel Matignon), au même endroit que le Centre de politique étrangère et le Centre de psychologie comparative. Le secrétariat était assuré par Mme de Schloezer, épouse de Boris, grand musicologue d'origine russe, qui avait elle-même pris le relais d'Yvonne Halbwachs, la veuve du sociologue Maurice Halbwachs mort en déportation. En un sens, le Centre d'études sociologiques, pépinière de la nouvelle sociologie française, continuait sur une base élargie et institutionnelle, le Centre de documentation sociale fondé avant la guerre par Célestin Bouglé à l'École normale supérieure, rue d'Ulm, et dont Raymond Aron avait été le très actif secrétaire.
Le « Groupe de sociologie des religions » s'est constitué officiellement en octobre 1954. Les circonstances s'y prêtaient. D'une part, nous étions quatre disposés à cette aventure et disponibles – Henri Desroche, François-André Isambert, Jacques Maître et Emile Poulat –, déjà ou bientôt intégrés au CNRS. D'autre part, au sein du Centre d'études sociologiques, Gabriel Le Bras était le seul qui n'avait pas encore d'équipe autour de lui, et la place de cette spécialisation traditionnelle [la « sociologie religieuse »] y était inoccupée. Tout allait de soi, sauf à trouver des locaux pour s'installer. Le Centre d'études sociologiques (comme la VI Section de l'EPHE) n'en disposait pas encore. Ce fut la Fondation nationale des sciences politiques (dont le président était encore André Siegfried) qui nous hébergea au 30, rue Saint-Guillaume : deux pièces en rez-de-chaussée sur jardin intérieur. Le paradis, jusqu'au jour où il fut sacrifié aux besoins d'agrandissement de la Fondation et où le Groupe rejoignit le Centre d'études sociologiques dans ses nouveaux locaux (un ancien établissement de bains-douches), 82, rue Cardinet, en 1959.
Au Groupe – plus exactement à G. Le Bras – avaient été affectées deux, puis trois collaboratrices techniques : Odette Miret, Monique Vincrenne, Marie-Louise Letendre. Ses moyens financiers et matériels lui étaient alloués par le Centre d'études sociologiques : il attendra, en effet, 1971 pour devenir formation propre du CNRS et 1984 pour avoir le statut de laboratoire propre. Le Groupe a toujours eu la réputation – justifiée, à mon avis – d'avoir un petit budget et d'être avantagé en personnel technique : une situation qui a pesé sur ses orientations de travail. À cela s'ajoutait la difficulté qu'il a très tôt rencontrée dans le recrutement des chercheurs dont il avait besoin (pour des raisons de plusieurs ordres) et, en revanche, le privilège d'avoir très tôt assumé la responsabilité d'une revue publiée par les Éditions du CNRS : ce fut une ressource au moins autant qu'une charge.
De cette équipe fondatrice, Gabriel Le Bras parlait volontiers comme des « cinq doigts de la main ».
Au noyau fondateur du GSR, on joindra volontiers Jean Séguy (1925-2007), première recrue d’une longue série qui suivra pour dépasser la douzaine de chercheurs titulaires à la fin des années 1960. Il faut noter ensuite l’intégration progressive des collaborateurs techniques et des femmes dans les cadres de la recherche, ces dernières prenant d’ailleurs à partir des années 1990 la direction des affaires (Hervieu-Léger, Lautman). À l’instar de la normalisation administrative des laboratoires à partir des années 1980, le GSR se dote d’un règlement intérieur avec conseil de laboratoire et organisation par équipes puis axes de recherche. Au fil des rapports quadriennaux successifs, l’évolution de ses thématiques traduit les mouvements de fond qui affectent le domaine.
Le projet fut accepté par la direction et par les éditions du CNRS qui considéreront toujours la revue comme un de leurs fleurons : 400 pages à l'année en deux livraisons. Pour des raisons faciles à comprendre, le Groupe avait choisi une cadence semestrielle. La périodicité devint trimestrielle en 1977 pour une stupide raison de tarif postal. Les PTT avait un tarif réduit pour les périodiques au moins mensuels (avec une tolérance pour les trimestriels) et un tarif réduit pour les livres (avec une tolérance pour les séries annuelles) : les semestriels n'entraient pas dans cette classification. Le pot de terre dut céder à l'injonction pour éviter un surcoût. Le premier cahier des Archives de sociologie des religions, daté janvier-juin 1956, sortit de l'imprimerie G. de Bussac (Clermont-Ferrand) à la veille des vacances d'été.
Dès la première livraison des Archives s'affirmait une de ses originalités : le projet, exposé par François Isambert, d'« une bibliographie systématique en sociologie des religions » : un véritable atelier de travail avec ses règles et son organisation. La partie rédactionnelle n'en demeurait pas moins la pièce maîtresse.
D’une certaine manière, dans le passage de relais de la génération des pionniers à celle des héritiers, les trajectoires individuelles de recherche viennent alors rencontrer celles des laboratoires. Ainsi le groupe amorce-t-il son redéploiement en laboratoires distincts, l’un plutôt axé sur les formes dynamogènes de la modernité religieuse (Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux créé en 1993 au sein de l’EHESS sous la direction de Danièle Hervieu-Léger), l’autre sur les liens supra-confessionnels et la laïcisation des sociétés (Groupe de sociologie des religions et de la laïcité créé en 1995 auprès de la Ve section de sciences religieuses de l’EPHE sous la direction de Jean Baubérot). Historien et sociologue du protestantisme, issu de la filière de Léonard et proche de Séguy et de Poulat, Baubérot est progressivement devenu expert mondial en laïcité (première chaire de cette spécialité à l’EPHE).
Statut juridique
Groupe de recherche (GR)Groupe de recherche 19 du CNRS | Formation propre
Zones géographiques
82, rue Cardinet
75017
Paris
France (Métropolitaine)Fonctions et activités
Unité de recherche- Encadrement de la recherche
Réalisation de la recherche
Valorisation et diffusion de la recherche Domaine
Domaine disciplinaire : SHS2 Normes, institutions et comportements sociaux ; SHS5 Langues, textes, arts et cultures.
Sous-domaine disciplinaire : SHS2_4 Sociologie, Démographie ; SHS5_4 Philosophie, sciences des religions, théologie.
Consulter les fonds en lien
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Sources de la notice
Relations avec d'autres entités
- Centre national de la recherche scientifique (Paris ; 1939-....)
Établissement de tutelle.
- École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Etablissement de tutelle
- Groupe Sociétés, religions, laïcités (Paris ; 2006-....)
Prédécessuer du GSRL.
Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (1995-2006)
Groupe de sociologie des religions (GSR) (1993-1995)
- Maître, Jacques (1925-2013)
Membre fondateur
- Séguy, Jean (1925-2007)
Membre fondateur
- Le Bras, Gabriel (1891-1970)
Membre fondateur
- Isambert, François-André (1924-2017)
Membre fondateur
Réalisation : Ligeo Archives