Autres forme(s) autorisée(s) du nom
LdT
DescriptionDates d'existence
1917-1939Présentation
Marcel Hasfeld procéda à partir du 11 novembre 1917 à l’inventaire du fonds local de la Vie Ouvrière — livres et brochures — et y transféra sept cents volumes de sa propre bibliothèque. Une bibliothèque de prêt était ainsi fondée, début d’une longue aventure qui devait durer un peu plus de vingt ans, avec ses espoirs, mais aussi ses déceptions de toutes sortes. Le détail en est donné dans la monographie de Marie-Christine Bardouillet, La Librairie du Travail (Édition F. Maspero, 1977).
Le service de prêt fonctionna à partir de fin janvier 1918 et, dès le mois de mai, Marcel Hasfeld prit l’initiative d’éditer des brochures sur la Révolution russe qui parvenaient en France puis, à partir d’août, de lancer la série des Bonnes Feuilles (le premier texte, Aux peuples assassinés, de Romain Rolland, sera suivi d’autres). En 1922, La Librairie du Travail diffusa une brochure, Pour la Culture prolétarienne par l’écrit, « projet d’organisation », dans laquelle les auteurs, Hasfeld, Hattenberger et Clavel-Orlianges indiquaient les raisons de leurs projets et le plan de travail qu’ils avaient élaboré, insistant sur l’importance de la diffusion.
La conviction d’Hasfeld était que La Librairie du Travail devait avoir pour vocation essentielle de faire connaître les différents points de vue idéologiques qui s’exprimaient dans l’ensemble du mouvement ouvrier, et que, comme il l’écrivit à Jean Fréville, « c’est en imposant un point de vue rigoureusement déterminé, en étouffant ou en défigurant les idées des adversaires qu’on supprime dans les masses toute initiative et tout esprit critique ».
Il fut attaqué par le PC pour la publication de La Ville en danger et de Lénine 1917 de Victor Serge, accusé, avec Fernand Loriot, Dunois, Paz, etc. « d’agir comme une fraction constituée » et il lui fut enjoint de « rompre toutes relations avec l’organe contre-révolutionnaire qu’était La Révolution Prolétarienne ». En septembre 1927, l’accès au congrès de la CGTU, à Bordeaux, fut interdit à la Librairie du Travail et, en décembre, Marcel Hasfeld fut exclu du PC.
Le 4 août 1928 la Librairie devient officiellement une Société Coopérative ouvrière de production présidée par Pierre Monatte et comprenant 12 associés dont Marcel Hasfeld nommé directeur. À cette époque, après dix ans d’activité, elle avait publié quatre-vingt titres différents de livres et de brochures répartis en diverses rubriques. Pour tenir financièrement, Marcel Hasfeld liquida, en 1928, la Bibliothèque du Travail, - 3 300 volumes -, résultat d’un effort constant d’apports personnels de livres et de revues. La partie littéraire fut vendue à Fiancette, maire du XIXe arr., la partie sociale à un démarcheur des Universités allemandes. C’est au cours de cette même année que la Librairie du Travail, menacée d’expulsion depuis 1920, quitta le quai de Jemmapes pour s’installer 17, rue de Sambre-et-Meuse, dans un local qui avait jusqu’alors servi de réserve. Inébranlable dans ses convictions, Hasfeld poursuivait son action malgré le boycottage qui ne fit que s’accentuer au cours des années puisque, en 1929, la Librairie du Travail se vit interdire l’accès au congrès de la CGT comme à celui de la CGTU.
Mais, au-delà des barrières dressées devant lui et des soucis matériels qui en découlaient nécessairement, Hasfeld eut, de plus, à lutter contre l’incompréhension de la plupart des camarades qui l’entouraient. Toutes ces entraves eurent finalement raison de ses efforts tenaces. Une grave crise interne aboutit, en 1939, à la liquidation de la Librairie dont les stocks (correspondant à plus de cent trente titres d’œuvres publiées) furent vendus pour une bouchée de pain aux enchères publiques, à la Bourse de Commerce de Paris.
L'éditeur Maspero a, par la suite, réédité un certain nombre des titres publiés par la Librairie du travail. François Maspero présente, en 1971, une exposition dans laquelle est retracée la vie de la Librairie du Travail.
Statut juridique
Société Coopérative ouvrière de productionFonctions et activités
Maison d'édition- Éditeur
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Sources de la notice
Relations avec d'autres entités
- Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Paris ; 1966-...)
Le Centre d’histoire sociale des mondes contemporains est collecteur du fonds.
- Hasfeld, Marcel (1889-1984)
Fondateur de l'organisme de 1917 à 1939
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