Le fonds Chauvin est fortement lié aux engagements politiques de son producteur, Jean-René Chauvin. Ses archives témoignent de la vie politique et intellectuelle de la gauche communiste non affiliée au PCF des années 1930 aux années 2000, soit 70 ans d’histoire.
Avant 1939, le fonds d'archives alimenté par le jeune Chauvin, comprend une série complète du journal « Le Bulletin Communiste », des articles et textes de Trotski, une correspondance (militante et personnelle), des coupures de presse relatives à la gauche révolutionnaire (trotskiste et Pivertiste) et des documents relatifs à la constitution de la IVème Internationale.
Les archives formées durant la guerre correspondent à l’activité clandestine de Chauvin jusqu’à son arrestation et sa déportation (journaux clandestins, tracts « internationalistes », etc.). Nous retrouvons ensuite le manuscrit de Chauvin correspondant à son livre « un trotskiste dans l’enfer nazi » (analyse de la déportation et de ses origines suite à son expérience concentrationnaire) et divers documents concernant d’autres témoignages des camps.
Les documents des années d’après-guerre regroupent un grand nombre de publications du courant trotskiste (publications internes du Parti communiste Internationaliste notamment).
Après l’éclatement du PCI (1947), Chauvin s’implique et archive les documents relatifs à la Yougoslavie de Tito (où il a séjourné une année). Il archive par ailleurs les documents relatifs aux regroupements, en France, de courants de la gauche non stalinienne. Citons le RDR (auquel participe Chauvin, avec Jean-Paul Sartre et David Rousset), puis les différentes formes que prendra « la Nouvelle Gauche » (CAGI, UGS…), incluant les engagements pour l’indépendance de l’Algérie et la déstalinisation. L’amitié de Chauvin avec des militants du POUM espagnol (comme Wilebaldo Solano) se traduit par des archives concernant les publications de la Batalla.
Puis l’engagement de Chauvin dans le PSU à partir de 1963 se reflète dans les archives des publications liées au PSU, dont celle de Chauvin, « Initiative socialiste » .Les archives de 1968, concernent surtout des documents relatifs à la résistance à la répression des organisations « gauchistes ».
Après 1969, Chauvin archivera les documents (matériel militant, bulletins et journaux) relatifs aux débats internes à la Ligue Communiste en lien avec l’actualité de l’époque, jusque dans les années 1980.
Ce fonds comprend également un éventail des divers petits mouvements ou tentatives de rassemblement de la gauche « rouge et verte » dans les années 1990. L’engagement de Chauvin dans l’association Sarajevo, lors de l’éclatement de la Yougoslasvie et du conflit bosniaque permet de retrouver des publications et des textes internes à l’association. L’activité de Chauvin se retrouve par ailleurs dans le travail de mémoire concernant les camps de concentration et dans sa participation à des conférences regroupant victimes des camps nazis et du goulag stalinien. Il intervient également dans des présentations destinées au milieu scolaire.
Le contexte de la fin de l’URSS se traduit dans les archives de Chauvin par des documents de recherches sur les victimes du stalinisme (trotskistes en particulier) et sur une enquête très fournie concernant l’Affaire Pietro Tresso dit Blasco (assassinat de 4 militants trotskistes dans le maquis wodli tenu par le PCF en Haute-Loire).
La correspondance militante et personnelle de Chauvin (correspondance avec Yvan Craipeau, Marcel Thourel, et bien d'autres) permet aussi de retracer la vie d'un militant de « la gauche de la gauche » dont l’évolution est à situer dans une analyse prosopographique de ce milieu social.
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